Une apiculture naturelle

Logo Bergère des abeilles, bergères avec bâton et ses abeilles dans un champ fleuri
Lucy avec un pot de miel en brèches, première récolte de ses abeilles noires. Elle est très fière de ses fifilles !

Mes débuts

Le hasard a bien fait les choses, puisque j'ai commencé à m'intéresser à l'apiculture en lisant un livre pour débutants, dont l'auteur défend avec une justesse et une passion remarquables, la cause de l'abeille Noire. Je ne pouvais pas mieux tomber pour prendre le droit chemin dès le départ. Aujourd'hui je travaille avec tout autant d'ardeur pour porter à la connaissance du grand public et des apiculteurs entrants l'existence de notre abeille endémique, et les nombreuses qualités qu'elle met au service de notre environnement et de ses bergers. Pour rien au monde, je ne ferais marche arrière pour réorienter mon activité sur des abeilles d'une autre sous-espèce.

Une butineuse noire rentre du pollen rouge, magnifique contraste de couleurs
Le sens de la vue éveillé !

Premiers pas en apiculture

Lucy en formation auprès de Bernard Nicollet

J’ai mis le pied dans le monde merveilleux des abeilles à l’occasion d’un stage de découverte de l’apiculture chez un amoureux de l’abeille Noire, Bernard Nicollet. Je n’en suis jamais ressortie ! Une immersion dans cette “bulle” des abeilles et leur intimité au sein de la ruche, et je me suis retrouvée comme transportée dans une autre contrée qui ne connaît pas le stress, mais juste la passion et l’observation, dans le respect absolu de ce petit insecte. Le passage de ma main nue sur la chaleur des cadres bourdonnant de vie, l’odeur si distinguable d’un mélange de miel, de cire et de propolis, ont éveillé en moi une fascination qui ne cesse de croître depuis. Ma première vue d’une reine Noire, si délicate et majestueuse que j’en rougissais presque de ne pas lui faire la révérence, a fini de me convertir en future bergère des abeilles. Est arrivée ensuite, tout naturellement, la soif d’en apprendre plus.

J’habite dans un village en bordure de forêt de Rambouillet, un endroit très agréable à la campagne. Mais installer un rucher n’a pas simplement consisté à placer mes ruches dan mon jardin. Il existe tant de facteurs qui peuvent mettre en péril le bien-être et la pérennité d’une colonie d’abeilles, et le premier étant la proximité avec des champs de cultures traitées (aussi bien par épandage que par semences enrobées), j’ai décidé de partir à la recherche d’un endroit qui regroupait un maximum d’éligibilité aux critères que constitue un foyer sécure pour des abeilles. Une zone le plus loin possible des champs cultivés (à l'exception bien sûr des cultures en agriculture biologique), discrète, à l’abri du vent et de l'humidité, et bien sûr, qui présente une nature suffisamment diversifiée et généreuse tout au long de la saison pour nourrir jusqu’à 80 000 petites bouches par ruche…un tel petit coin de paradis est plus difficile à trouver qu’on ne l’imagine. Selon la région que l’on habite, il y a plus ou moins de petits terrains en jachère, de châteaux avec de grands parcs, de vallées encore inoccupées par d’autres abeilles mellifères…

Après de longues semaines de recherche, un couple disposant de terrain en forêt de Rambouillet a finalement accepté d’être nôtre hôte, faisant ainsi mon bonheur et celui de mes abeilles. J’ai aujourd’hui sous mon aile un petit rucher d’abeilles noires, auprès desquelles j’ai déjà tant appris, et ce qui est magique en apiculture, c’est justement que l’on n’a jamais fini d’apprendre.


Un choix décisif

Apiculteur en herbe marchant dans une allée

Il est souvent dit qu'il y a autant de façons de pratiquer l'apiculture qu'il y a d'apiculteurs, et c'est vrai ! Chacun a sa propre conception de cette activité, et l'on se rend vite compte qu'il y a des choix à faire pour orienter notre nouveau loisir dans une direction ou une autre: le choix du format de ruches, le choix de la tenue, le choix de l'emplacement ou encore du nourrissement ou des traitements que l'on fera, ou pas. Pour moi, la question primordiale à se poser est "quelle abeille vais-je choisir?".

Si l'on s'aventure un peu sur internet, les réseaux sociaux,  et même dans les grandes enseignes apicoles, on prend conscience de l'existence de différentes sous-espèces d'abeilles mellifères: la carnica, la caucasica, la ligustica, mais aussi et surtout l'hybride Buckfast. On propose même à la vente des abeilles issues de croisements...trop peu souvent, on parle d'abeille noire (Apis Mellifera Mellifera). C'est pourtant celle qui devrait être de premier choix, car c'est la seule qui s'est développée sur notre territoire depuis la nuit des temps, et s'y est parfaitement adaptée. Aujourd'hui très rare, il est malheureusement difficile d'en acquérir, et le premier choix conduit simplement le néophyte vers ce qu'il y a en abondance...principalement la Buckfast. Négligée, l'abeille Noire est rejetée en arrière-plan, voire invisible. On lui reproche de piquer, et d'être trop peu productrice, ce qui est, à mon sens, un comble pour quelqu'un qui souhaite travailler avec des abeilles ! Pourtant, Apis Mellifera Mellifera est un amour d'abeille, et n'a rien à envier aux autres espèces, bien au contraire.

Pourquoi choisir une abeille allochtone, qui non seulement sera fragile dans un environnement qui n'est pas le sien, mais qui va à l'encontre même de la nature, dans le sens où d'une part, elle conduit l'espèce endémique à l'extinction, et d'autre part, elle nécessite de trop nombreux traitements chimiques et nourrissements (coûteux pour l'apiculteur), n'étant pas capable d'adaptation ?

La bonne nouvelle est qu'il existe des apiculteurs professionnels éleveurs d'abeilles Noires, qui peuvent fournir des essaims si on les commande suffisamment à l'avance (de préférence dès l'automne pour la saison suivante).


Le sens du toucher

Je souhaite avant tout apprendre, pour mieux partager et informer. L'observation et l'écoute de mes abeilles sont les maîtres mots de mon activité. De la vibration du cadre au toucher, au bourdonnement inquiet ou bien serein des colonies, la communication avec les abeilles est essentielle. C'est une des raisons pour lesquelles je travaille à mains nues sur les ruches. On se sent au plus proche des abeilles, et elles s'habituent à notre odeur.


Un lieu dédié

Le rucher sédentaire, c'est-à-dire sans transhumance, est pour moi une évidence. Bien que goûter au fruit du travail de mes abeilles soit pour moi un moment inouï, vécu comme un véritable privilège, le but ultime de mon apiculture n'est pas la production de miel, mais bien le plaisir d'être auprès des abeilles et de les comprendre. Un essaim d'abeilles vivant dans la nature ne se déplace pas au fil des floraisons. Il s'adapte à l'environnement se trouvant dans le périmètre de butinage des abeilles (généralement de 3 à 4 km autour de la ruche), et s'accommode de ce dernier, fortifiant ainsi sa résistance et sa prévoyance face aux aléas de la météo, de plus en plus fréquents. L'incitation à une production par déplacement des ruches, parfois sur de très grandes distances, ponctionnée par l'apiculteur sitôt achevée, est critiquable. Le stress engendré par ces changements fréquents de paysage et les voyages à répétition sont d'autant plus de perturbations à l'harmonie interne naturelle d'une colonies d'abeilles.


Une reproduction de l'espèce respectueuse de sa nature

Bois fleuri de clochettes, lieu idéal pour un rucher éphémère de fécondation

Je procède à une reproduction par division des ruches, avec une fécondation naturelle de mes jeunes reines. Ces dernières, sélectionnées par les abeilles et non par l'Homme, sont fécondées naturellement à l'occasion d'un vol nuptial unique qui a lieu quelques jours après leur naissance.
Le vol de fécondation est un spectacle sublime, que je souhaite à tout apiculteur, au moins une fois dans sa vie. C'est une immersion fantastique au coeur même d'une colonie, dont la beauté de cet instant très intime, tant unique que décisif, nous laisse sans voix. Le lien entre le berger et ses abeilles en ressort considérablement renforcé.

Un mâle sur la planche d'envol entre de nombreuses femelles bien occupées !
Un mâle sur la planche d'envol parmi les gardiennes et butineuses, quel charmeur!

Séduit(e)s ? Venez à la rencontre de l'abeille noire et de la société incroyable qu'abrite une ruche, à l'occasion d'une journée d'initiation à l'apiculture
Contact

1 chemin des Longues Rayes
78125 Emancé
France

Email: 

SIRET n° 92476284200012

Pour aller plus loin


Vous souhaitez en savoir plus sur l'abeille noire, ou aider à la préserver?

Visitez ce site: bergersdesabeilles.org

Crédits

Textes et photos:
Lucy BOURRUMEAU

Logo & Illustrations:
Lolipumpkin.com

Dessin:
Hervé BOURRUMEAU
© Copyright Lucy BOURRUMEAU. Tous droits réservés.

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